Quand
j'ai découvert la dentelle aux fuseaux, ce n'est pas l'admirable
complexité des réalisations qui m'a attiré mais la possibilité
d'utiliser la technique comme moyen de création. Aussi, après un rapide
apprentissage des points essentiels, j'ai vite réalisé mes premiers
essais. Mon savoir-faire s'est bien sûr petit à petit amélioré, mais je
ne suis toujours pas et ne serai jamais un remarquable artisan.
Les émotions
sont toujours bien plus fortes lorsqu’on a
supprimé tout ce n’est qu’une inutile poudre aux yeux. Je préfère la
sobriété à
la profusion (je me sens mieux dans une abbaye romane que dans un
palais baroque).
Je me méfie du spectaculaire et ne complique jamais gratuitement. Je
n’utilise
donc que très peu de points différents.
Je
ne recherche pas non plus la nouveauté de façon
systématique. Je ne pense pas que "contemporain" soit synonyme de "révolutionnaire".
Rejeter
systématiquement le carcan de la technique traditionnelle pour se
lancer dans
une folle improvisation débridée masque parfois un douloureux manque
d’inspiration.
Que
j’intègre une série bien classique de points d’esprit ou
que j’emprunte un des nouveaux points fous, que j’utilise différents
fils de couleurs
ou que je me contente du classique lin blanc, c’est pour communiquer
une
sensation, une impression et non pour simplement attirer le regard.
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